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Paul Piollet : un français passionné par le patrimoine maritime indonésien

  • Photo du rédacteur: Leslie
    Leslie
  • 22 nov. 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 déc. 2019

Le français Paul Piollet donna récemment une conférence à propos des bateaux de commerces indonésiens : « Stories of Indonesian sailboats trading in Singapore from 1910s to 1990s ». Il était invité par la Singapore Shipping Association (SSA) et le Singapore Maritime Heritage Interest Group.

Paul Poillet naquit en 1935. Il est le petit-fils d’un célèbre chirurgien du même nom, qui s’installa en Auvergne en 1904. P. Piollet travaillait dans la prospection pétrolière. Il passa sa carrière à sillonner le monde. Basé en Indonésie à partir de 1970, il s’installa dans la ville portuaire de Balikpapan, à l’Est de Kalimantan, où il put observer le va-et-vient des bateaux de commerce locaux. Au cours des 35 années suivantes, il n’eut de cesse de voyager entre l’Indonésie et Singapour. C’est ainsi qu’il se prit de passion pour la photographie des scènes de vie quotidienne des ports indonésiens et de la Cité du Lion. A force d’observation et de curiosité, P.Piollet développa des connaissances précises quant à l’histoire maritime indonésienne, l’architecture des bateaux et à l’organisation des équipages.


Le patrimoine maritime indonésien


Au début du vingtième siècle, les échanges commerciaux au départ de l’Indonésie étaient principalement organisés par des groupes ethniques originaires de l’île des Célèbes ou Sulawesi : Bugis, Makassar et Mandar. Ces derniers étaient parmi les navigateurs les plus chevronnés de la région. Les marins Madura, originaires des îles de Madura et de Java, participaient également à ce trafic maritime.

Leur périmètre de navigation s’étendait de la Nouvelle Guinée à la péninsule Malaisienne. Des voyages au long cours étaient aussi organisés jusqu’en Thaïlande, Philippines et Australie. Au cours de leurs traversées, les marins faisaient des arrêts fréquents pour s’approvisionner en eau et en nourriture.


Lambos

Les bateaux transportaient des marchandises telles que des animaux (concombres de mer, crocodiles, oiseaux de paradis, bétail), des coquillages, des sarongs, du bois exotique, du charbon et du sel. A leur passage à Singapour, ces biens étaient remplacés par d’autres marchandises, comme des pots en terre cuite, des étoffes (soie de Chine, Indienne), de l’opium, du thym d’Europe, du coton, des armes à feu et des munitions.

Dans les années 1970-1980, au moins douze types de bateaux indonésiens transitaient chaque jour à Singapour, au niveau de Johnston Pier, Kallang basin, Telok Ayer, Pasir Panjang et Pandan River.


Les équipages indonésiens


La devise des équipages était la suivante : « plutôt se noyer en mer que mourir de faim ». En effet, les marins étaient très pauvres et de nombreuses familles vivaient de leurs maigres revenus. Les hommes avaient donc pour habitude de dépasser largement la charge maximale des bateaux, de manière à trader un maximum de marchandises. A l’époque, les équipements de protection étaient « superflus ». Considérés comme lourds et encombrants, ils étaient tout simplement inexistants. Les marins étaient uniquement vêtus de sarongs, vivaient sur le pont des cargos et n’avaient aucune protection contre la pluie. Seuls les capitaines bénéficiaient d’un abri étanche.

Janggolan
Jonque










Une démarche de transmission


Aujourd’hui, la collection de Paul Piollet comprend plus de 3000 clichés en technologie diaporama. Dans le but de transmettre ce patrimoine, ce passionné publia huit livres sur l’Indonésie et un sur Singapour. La plupart d’entre eux sont en consultation à Lee Kong Chian Reference Library. Certains livres sont également en vente à la librairie Books Actually. Par ailleurs, Paul Piollet a fait don au National Heritage Board (NHB), à la National Library et aux National Archives of Singapore (NAS), de plus de 600 clichés de Singapour pris entre 1970 et 1990.


Une exposition à Singapour


Une vingtaine de photos de P. Piollet sont actuellement exposées au National Museum, dans le cadre de l’exposition « Singapore’s Past In Colour », présentée par l’Urban Redevelopment Authority (URA) et le National Heritage Board. Cet évènement a lieu en partenariat avec les festivals Voilah ! et URA Architectural Heritage Season (AHS). Paul Piollet y présente des scènes de vie quotidienne capturées à Singapour entre 1970 et 1980. L’exposition aura lieu jusqu’au 13 décembre 2019.


Contacté par la Consultante en Art et Histoire Tan Teng Teng, P. Piollet retourna 30 ans plus tard sur les lieux de ses prises de vues, afin de compléter les informations en légendes de ses photos. Il considère aujourd’hui que la ville a perdu le charme qui l’avait tant inspiré lors de son expérience en Asie du Sud Est…


La prochaine visite de Paul Piollet à Singapour est prévue en février 2020.


Contacts :

Paul Piollet : Ternant, 2 route de Chanat, 63870 Orcines, France

Tan Teng Teng, Consultante en Art et Histoire : tengteng@artlogica.com.sg

Books actually : 9 Yong Siak Street, 168645 Singapour


Article publié sur lepetitjournal.com/singapour le 26 novembre 2019.

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